To the late Pupuce Minouchette and Zazie

Article in San Rocco, Muerte, 2019 pp.93-98

En 1898, lorsque l’écrivain Georges Harmois alla demander à plusieurs représentants des forces de l’ordre ce qu’il devait faire de la dépouille (imaginaire) de son chien mort, il ne reçut aucune indication précise, l’un d’eux lui rétorqua simplement : « il n’y a qu’un moyen, c’est de faire empailler votre cabot ».
Georges Harmois eut alors l’idée de créer une nécropole pour animaux. Il s’adressa d’abord à la Société Protectrice des Animaux (SPA), qui rejeta l’initiative probablement jugée comme secondaire, et retenta sa chance auprès de Marguerite Durand, grande figure féministe et directrice du journal La Fronde, séduite par le projet.

C’est dans ce contexte de développement de volutes Art Nouveau d’une part et de considération hygiénistes d’autre part qu’Eugène Petit réalise le Cimetière des Chiens d’Asnières. Le portail monumental du cimetière annonce quatre sections, le quartier des chiens, celui des chats et des oiseaux et enfin celui réservé aux autres animaux. Plusieurs constructions furent envisagées, comme un columbarium et un musée des animaux domestiques, mais seuls les jardins, les deux pavillons et la nécropole virent le jour sur cette petite île de la Seine.
Le cimetière est parfaitement laïc et on y interdit toute forme de démonstration religieuse notamment pour les cérémonies qui seraient susceptibles d’imiter les inhumations humaines. Les croix ou autres signes religieux sont formellement interdits.
Outre des milliers d’animaux domestiques anonymes, « les animaux de Georges Courteline, Sacha Guitry, Francis Carco, Henry de Rochefort, Camille Saint-Saëns, la princesse Lobanof, La reine Elisabeth, la princesse de Roumanie, la marquise de Dion … sans oublier le chien Rintintin, mort en 1939 et star du cinéma de 1923 à 1932 … vinrent ici trouver le repos de leur chienne de vie. »